C1 - Vers XB-52

Anadge rangea son comlink, et se dirigea résolument, suivi de Jon, vers l'ancienne zone industrielle. Un endroit sombre, aux rues pleines de détritus, de chochards et de drogués divers. Cà et là, un brasero, quelques hommes emmitoufflés dans des habits de fortune qui s'y réchauffent. La main sur son blaster, sans dire un mot, elle observa les entrepôts un à un, se dirigeant de rue en rue, de ruelle en ruelle pour finir devant XB-52, un ancien hangar désaffecté. Des cris, des paroles et une lumière vacillante provenaient de l'intérieur, de derrière les grandes portes closes... Elle les observa un instant, puis, son souffle projetant une froide condensation, jeta un oeil dans la direction de Jon.

De l'autre côté du Defel, devant un véhicule apparamment en bon état - chose rare par ici - s'avançaient les cinq mercenaires de l'Echange, dont leur "chef" qui tenait la tête du petit groupe. Anadge s'en approcha, passant devant Jon.

"Trois d'entre vous nous suivent, les deux autres gardent les portes (elle sortit son fusil blaster et l'arma dans un "clic") Ca devrait aller, mais soyez sur vos gardes..."

Les mercenaires, obéissant à contrecoeur a cette gosse impétueuse, se dispatchèrent sur les côtés de la grande porte coullissante, prêts à entrer. La gosse en question s'en approcha également et frappa, provoquant l'ouverture d'une petite fenêtre métallique par un gros Twi'lek à l'air enfariné et aux yeux injectés de sang, qui dit d'une voix grasse:

"Ma grand-mère fait du Taun-taun sur Tatooine..."

Fronçant les sourcils, Anadge se tourna vers Jon, ne comprenant pas. Quelques instants passèrent.

"Ahhhh, pas de mot d'passe hein? Pas d'entrée alors."

La petite fenêtre se referma d'un coup sec. Paralysée, dans l'expectative, Anadge resta là sans rien faire pendant un instant. Finalement, elle demanda à Jon:

"T'en penses quoi? On force?"

Anadge, étonnée par la brutalité du defel, entra à son tour, entourée des quelques mercenaires. A l'intérieur de l'entrepôt, quelques personnes s'étaient levées de leurs couchettes improvisées, d'autres, se réchauffant aux multiples braseros, avaient simplement tourné leurs têtes. Tirant quelques coups de blaster en l'air, Anadge cria, sa voix retransmise par l'écho et tout en s'avançant vers le milieu de la salle:

"Que personne ne bouge! (elle avait entendu ca à l'holonet, et semblait, alors qu'elle prononçait ces mots, assez nerveuse). Un certain Jim Klein est il ici?"

Les occupants du squat s'approchaient du petit groupe, l'encerclant petit à petit. Peu étaient armés, et la plupart s'arrêtaient très vite, tenus en respect par les blasters des mercenaires. Personne ne répondit à l'appel, une rumeur venait de la petite foule, bruits de voix amplifiés dans le grand entrepôt... Les braseros crépitaient à quelques mètres, baignant tout dans une semi obscurité. Tout resta calme pendant un instant...

Un homme d'âge mur, portant de long cheveux en broussaille, et une barbe du même acabit, vêtu de loques indéfinissables, s'approcha d'en pas mal assuré, vers le groupe de mercenaire. Il paraissait souffrir de malnutrition comme la plupart de ses compagnons d'infortunes, ainsi que de diverses maladies de peau plus ou moins indéfinissable pour quiconque n'était pas un spécialiste. Le son de sa voix détonna dans l'écho du hangar, elle était puissante et forte:

"Vous êtes à la recherche de Jim Klein! Mal joué les champions! Il est mort sur Kessel, il y à six ans! Vous pouvez donc massacrer tout le monde ici, ça n'y changera rien!"

Avant, que le Defel, ne soit sorti, l'homme aux longs cheveux, l'interpella d'une voix forte et claire, plus assurée que précédemment, une lueur semblait briller dans les yeux de l'individu :

"Hé, l'assassin, tu m'as oublié! Même un boucher aussi stupide et sanguinaire que toi, doit savoir que l'on ne doit jamais laisser de témoins. Si tu veux poursuivre tes massacres tranquillement! Tu ne va quant même pas partir, maintenant, alors qu'il y a tant que cible et de jouets désarmés pour tes petits jeux sadiques! Tu ne va quand même pas partir maintenant alors que tu pourrais encore commettre tant de délectables atrocités. Tu ne va quant même pas partir, alors que tu viens de me rendre la vie. Tu ne va quant même pas partir maintenant bête immonde, car je puis te le jurer, foi de Jim Klein, que ça sera la dernière fois que tu peux de permettre de quitter un lieu tranquillement. Tue moi, pauvre demeuré, TUE MOI, car si tu me laisse en vie, tu sauras ce qu'est la peur, la souffrance et l'horreur. Tu pense qu'une arme et deux gadgets font de toi un guerrier, non tu n'est rien d'autre qu'une ordure malfaisante. TUE MOI, où ce jour sera le dernier où tu pourras dormir."

L'homme semblait avoir légèrement grandi, son apparence physique jusque là maladive, semblait déborder d'énergie et de haine.

Anadge, passablement énervée par les erreurs de diplomatie commises par son collègue, bloqua celui-ci d'une main alors qu'il s'apprêtait à sortir de l'entrepôt:

"Du calme, Defel. J'ai toléré tes violences jusque maintenant, mais ça pourrait bien ne plus durer."

Elle s'approcha alors de Jim Klein, l'air grave, mais passablement impressionnée par la verve de l'homme. Haussant la voix, elle dit à la foule:

"Je ne voulais blesser personne. Je me nomme Anadge Nextrin et... (elle eut une hésitation, baissa la tête) mes excuses sont bien peu de choses."

En signe de pacifisme, elle leva une main, se baissant pour déposer son arme, puis défit son holster qu'elle jeta au sol. Elle fit ensuite signe aux mercenaires d'en faire de même, ce a quoi, après hésitation, ils obéirent. Elle regarda Klein dans les yeux.

"Vous pouvez nous lyncher, Jim Klein, mais vous ne sauriez jamais ce que j'ai à vous proposer. (elle s'adressa de nouveau à la foule). Certains de vous me connaissent, j'ai toujours vécu ici. Je connais vos souffrances, et je me rends compte que je n'aurais jamais dû amener le defel. (elle baissa de nouveau la tête, et dit, plus bas) Je n'aurais peut-être jamais du venir..."

Elle tourna lentement les talons, se préparant visiblement à sortir...

Un murmure s'éleva, certaines personnes semblant de fait reconnaître Anadge, certains visages s'éclairaient, d'autres au contraire se renfrognaient plus encore. L'homme qui faisait actuellement office de porte parole pour l'assemblée, et qui avait peut être pour nom Jim Klein, se retourna un instant vers ses camarades de misère.

"Bon, commence par faire sortir cette bestiole enragée, ensuite on pourra peut-être causer."

Dit-il à Anadge, puis s'adressant au Defel.

"Quant à toi, stupide bestiole, qui s'estime au-dessus des lois… Tu me parle de justice, de loi et de ton métier de chasseur de primes… tu ne sais rien de tout cela, tu n'es rien de tout cela… tu es simplement un animal nuisible et enragé. Tu parle de loi et de justice, pauvre crétin, je te parle de VENDETTA. Remercie tes dieux, la Force, ou ce en quoi tu as foi, d'être ici avec Anadge, qui est connue et appréciée de certains…et maintenant DEGAGE, rejoint la rue et les ordures, si du moins les rats t'acceptent."

Jim Klein ignora totalement le defel qui se dirigeait vers la sortie, et regarda Anadge intensément, avant d'ajouter…

"Mes compagnons d'infortunes disent que tu as autrefois vécu dans le secteur, et que tu étais quelqu'un digne de confiance. Soit, je t'écoutes. Et que peux-tu bien vouloir à un vieux guerrier mandalorien qui a déposé les armes ?"

Anadge s'était retournée, écoutant la seconde tirade du mandalorien. Sa colère envers Jon pouvait se lire dans ses yeux, et elle fit quelques pas vers Jim.

"Je te propose de reprendre du service. J'ai un travail à te proposer - et je sais que les mandaloriens ne déposent jamais les armes. Je ne peux t'en dire plus ici..."

Elle jeta un regard calme, triste peut-être vers l'assemblée, attendant que l'homme réponde.

Jim Klein se calma quelque peu maintenant que le Defel avait quitté les lieux, puis regarda Anadge.

"T'as merdé petite, en amenant ici ton abruti de coéquipier, mais bon tout le monde fait un jour ou l'autre des conneries. Tu as encore un peu de crédit dans le coin, dédommage mes camarades, et j'accepterai de te suivre… Ne va pas pour autant t'imaginer que c'est gagné. Fait un effort, pour rattraper les conneries de ton pote, et j'accepte d'écouter ton histoire. C'est à prendre ou laisser et ce n'est pas négociable."

Anadge acquiesca aux paroles du Mandalorien, puis demanda:

"Amenez-moi aux familles du Twi'lek et de l'humain, je verrai ce que je peux faire."

Le mandalorien s'exécuta aussitôt…

… trente minutes plus tard, estimant que la jeune contrebandière avait fait des efforts pour réparer les tords causés par son coéquipier, tout en se dirigeant vers la sortie de l'entrepôt Jim Klein s'adressa à Anadge.

"Bien, finalement, tu n'es peut être pas une ordure comme je le pensai au départ. Je te suis où allons nous ?"

Anadge le suivit, réarmant son fusil blaster pour le porter ensuite à la bride. Les quelques mercenaires avaient également récupéré leurs armes, et escortaient les deux autres vers la sortie.

"Mon vaisseau - qui est également mon lieu d'habitation - stationne au spatioport, en haut (elle tendit son doigt vers le ciel, désignant la ville haute). C'est assez loin, je te propose de parler sur la route."

Elle se dirigea vers l'un des véhicules des mercenaires, invita le mandalorien à s'installer à l'arrière et, finalement, s'assit à côté de lui. Alors que le conducteur démarrait, les buildings commencèrent à se succéder à l'extérieur, seulement éclairés par la faible lueur des petits vaisseaux...

(HRP C'est bien là la suite ?)

Vient de ==> Rencontre avec Ariaka

(Bande Son = BOF - LOTR)

AK-74 avait suivi le chasseur de primes jusque dans les bas-fonds de Coruscant, s'extasiant sur le luxe des bas-fonds comparativement à ceux de Nar Shaddaa, il comprenait maintenant pourquoi Coruscant était une capitale, ici même les pauvres étaient riches. Lorsqu'ils s'arrêtèrent devant le hangar, le droïde proposa aimablement ses services :

<Proposition> Puis-je vous suggérez l'usage d'un détoneur thermal, Jon ? Cet outil vient habituellement à bout de tous les systèmes de fermeture, tout en résolvant définitivement les interférences avec les portiers mal embouchés!

<Constatation - Ton désolé> Vous devriez cessez de fumer, vous allez finir par vous faire du mal. D'autant plus que vous vous encrassez le senseur olfactif que vous avez fort heureusement fort développé!

<Compromission - Ton navré> Sachez que l'appellation Maître -que je déplore plus que vous ne pouvez l'imaginer- est un paramètre racine manifestement intégré à la source même de mon process protocolaire et dont je ne parviens pas à me débarasser. Cette terminologie semble malheureusement obligatoire et je crains que vous ne deviez tout comme moi la supporter.

<Affirmation - Ton amical> Mais je vous confirme que ce simple terme que je trouve insultant à mon encontre ne signifie nullement que je sois votre propriété. Vous pouvez être totalement rassuré sur ce point je ne vous accordre pas plus d'importance qu'à n'importe quel autre sac à viande que mes calculateurs de tir ont enregistrés. Vous êtes simplement en l'état actuel de mes connaissances un périphérique utile me permettant de me familiariser avec mon environnement. Et je n'hésiterai pas à vous mettre hors service, lorsque vous serez obsolète! J'espère que vous êtes rassuré, maintenant ?

<Interrogation> Qui doit-on flinguer ici ?

Le portier finit par ouvrir la porte après un moment assez long. L'intérieur du hangar avait bien changé, l'on y trouvait des lits sommaires, des débuts d'aménagements, les habitants portaient des vêtements nettement moins misérables que quelques mois plus tôt.

L'autre changement provenait également d'un groupe d'individus armés qui semblait avoir pour rôle de proétéger la communauté. Jon reconnu immédiatement Jim Klein, ce dernier le salua dun signe de tête et s'approcha des deux compères.

"Filth, qu'est-ce qui t'amènes ici ? T'es surement pas là pour discuter du bon vieux temps, alors ?"

Jim regarda tour à tour les deux sbires, puis répondit :

"Ouais, pourquoi pas, j'ai jamais rien eut contre le fait de gagner du fric! Et à part me battre, je dois reconnaitre que je ne sais pas faire autre chose! Alors c'est ok! Repasse dans le quartier quand tu auras besoin de mes services."

Il observa en détail le droïde étrangement silencieux et le salua d'un signe de tête. Répliquant à l'adresse de jon :

"Pour ma part je me suis toujours un peu méfié de ces machins là, surtout lorsqu'ils sont très efficaces. M'enfin tant que tu ne demandes pas de bosser avec lui, ça le fera!"

AK-74 s'étonna de la nature de la transaction entre les deux créatures organiques. Il songea qu'il était vraiment temps qu'il se préoccupe de cet accessoire qui semblait vital pour les sac à viandes, l'argent! Il comprenait parfaitement le principe de base, mais avait des doutes quand à l'utilité de passer par un tel médium pour en revenir au problème de base, comment voler l'autre individu. Il estima qu'il pouvait être intéressant d'avoir le point de vue de deux soldats qui semblaient combattre pour de l'argent.

<Interrogation> A quoi sert l'argent dont vous parlez tout le temps ? Ce dernier semble être le but de votre existence! Pourquoi ne pas tuer la personne qui a l'argent, plutot que de gaspiller de l'énergie à tuer un autre sac à viande, tout ça pour revenir chercher l'argent ? Votre méthode me semble manquer d'efficacité et pourrait être nettement optimisée ! Lorsque je dois utiliser un blaster pour réaliser un tir, il ne viendrait pas à l'idée d'utiliser un arc! Expliquer moi ceci ?

<Rectification> Je ne suis pas limiter aux seules explosions, je dispose d'un très vaste domaine d'expertise dans les diverses méthodes me permettant d'exterminer les sac à viandes. Et je cherche sans cesse de nouvelles solutions plus efficaces.

<Interrogation> Jon pourriez vous me préciser ce que vous entendez exactement par : (AK-74 reprit avec la voix de Jon, sur le même ton que celui qu'il avait utilisé quelques secondes auparavant) et j'ai entière confiance en lui. (puis repris son timbre synthétique habituel) ce que vous entendez par là ? Vous n'allez pas commencer à vous attacher à moi, uniquement parce que je vous ai fait la faveur de vous tirez dans la jambe ? Je puis vous assurez qu'il ne s'agissait de ma part que de la solution la plus pratique pour vous mettre hors de combat, sans que vous ne soyez définitivement hors d'usage!

(Bande Son - Motley Crue - Music to Crash your car)

AK-74 était désespéré avec cette unité organique qui ne comprenait vraiment rien à son environnement. Il se sentit dans l'obligation de préciser plusieurs points :

<Constatation - Ton paternaliste> Jon, je tiens une nouvelle fois à vous précisez que je ne suis et ne serai fort heureusement jamais vivant. Je ne suis pas un assemblage chaotique et totalement aléatoire de cellules argencées de manières totalement folkloriques comme c'est votre cas. Je provient et suis le résultat d'une suite logique de process industriel ou chaque étape a été pensé, analysée et réfléchie avant d'être mise en application!

<Proposition - Ton sceptique> J'établirai un bilan exact de chaque opération et estimerait ainsi le ratio précis de chaque cas de figure. Mais je ne suis pas certain qu'il ne soit pas plus intéressant et plus rentable de tuer deux cents personnes ayant chacune dix datarii sur elles, qu'une seule en valant 2 000 ! Prenez par exemple le cas de ces aérobus qui quittent régulièrement l'astroport, un seul tir bien placé doit pouvoir éliminer plus de deux cents sac à viande d'un coup, le bilan énergétique nécessaire à l'éventuel abattage des survivants me parait nettement plus rentable, ne le pensez vous pas ?

Direction ==> La Guilde des Chasseurs de Primes.