C1- L'Etoile de Sharn.

L'Ame du Condor, surgit enfin quittant l'hyperespace, et rejoignant intact le Système Y'Toubb, au sein même de l'Espace Hutt. A cette distance, l'on pouvait presque se croire à proximité de Coruscant. Les vaisseaux de toutes tailles et de toutes origines s'y croisaient plongeant ou remontant de la Lune des Contrebandiers. Divers vaisseaux, indiquaient toutefois les autorités étaient ici nettement plus laxistes. L'on y croisait des vaisseaux de contrebandiers, mais également certains qui étaient manifestement pirates ou au mieux corsaire pour le compte d'un Consortium quelconque. De nombreux vaisseaux intra-systèmes s'y déplaçaient lentement acheminant les cargaisons en direction de Nar Hutta. Les plates-formes de défense spatiales Hutt, indiquaient clairement au pilote distrait que ce monde était interdit à tous, à l'exception des Hutt.

La navigation au sein du Système Y'Toubb était toutefois malaisée du fait de l'absence totale de contrôle spatial, chaque nef choisissant prudemment son couloir d'approche.

Anadge se reprit et se détourna vivement du hublot pour reprendre son post dans le cockpit. Observant un instant Nar Shaadda, elle s'exclama, légèrement lasse:

"La planète des contrebandiers... Enfin!"

Elle régla quelques contrôles, dirigeant le vaisseau vers un couloir d'accès qu'elle pensait libre. La lune-ville remplissait maintenant presque toute la vitre du poste de pilotage, et grandissait encore... L'âme du Condor passa entre deux immenses cargos avant d'entrer dans l'atmosphère de Nar Shaadda. Là, Anadge sillonna, slalomant entre les autres appareils et les nombreux gatte-ciels, le ciel de la cité, à la recherche d'un hangar disponible. Elle le trouva enfin, par chance et après une vingtaine de minutes de pérégrinations, situé à mi-hauteur d'un immense building. Les trains d'atterrisage furent sortis, et le vaisseau, placé en vol stationnaire au dessus du sol du hangar, s'y posa tout en douceur tandis qu'Anadge déclenchait la manette d'ouverture du sas. Elle se leva, fixa ses deux Merr-Sonn sur ses avant-bras pour les cacher par une veste synthétique bleue à longues manches, et dit à ses compagnons, enfilant celle-ci:

"On sort... (elle regarda plus spécifiquement Jon, et continua, le ton du reproche dans la voix) Un peu de discrétion, si possible. On est pas là pour massacrer la population."

Anadge sortit ensuite du vaisseau, posant le pied sur le sol métallique du hangar, et y jetant un regard circulaire.

Anadge porta son index à ses lèvres, faisant signe au Defel de pas parler trop fort, voire de pas parler du tout en ce qui concerne l'affaire qui les amenait ici. Puis, le regardant, elle parla, doucement pour éviter la reverbération dans la grande salle:

"Du calme, on y est pas encore. Je parlais de discrétion en attendant l'opération, pas de conneries comme à l'entrepôt. Fais-toi encore plus petit (elle eut un sourire moqueur, le regardant de haut, s'avançant encore de quelques pas dans le hangar pour chercher son responsable)"

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Jim Klein sortit également du vaisseau, respirant à plein poumons.

"Ce patelin empeste encore plus que les Bas-fonds de Coruscant, j'pensai même pas que c'était possible!".

Le Defel en sortant du hangar, aperçu immédiatement, un groupe d'une quinzaine d'individus s'approchant rapidement de l'endroit. La majorité d'entre eux étaient armés de divers blasters et semblaient porter un brassard violet contenant en son centre une pieuvre noire stylisée. Le chasseur de primes identifia rapidement les individus comme appartenant à un gang local.

Trois d'entre eux s'approchèrent de l'entrée du hangar, tandis que les autres demeuraient sur le côté, ne pouvant ainsi être vus de l'intérieur. Semblant apercevoir Anadge et plus en retrait le mandalorien, l'un d'entre eux, un humain courtaud aussi large que haut, pris la parole:

"C'est un hangar privé ici, vous ne pouvez pas laisser votre épave là."

Anadge s'approcha légèrement de l'homme, jetant un regard sur les deux autres qui le suivaient. Puis, elle le fixa droit dans les yeux, calme.

"Votre hangar privé me semble bien vide. (elle s'arrêta, baissant les yeux vers le brassard, puis revint au visage de l'homme, souriant légèrement) Peut-être peut-on s'arranger pour, disons, une location temporaire?"

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Dès qu'il entendit parler de location, le visage de l'homme s'éclaircit, ses deux compagnons semblant également se détendre légèrement.

"Oui, bien entendu, il est toujours possible de s'arranger. La majorité des visiteurs s'imaginent que l'on peut faire n'importe quoi sur Nar Shaadda. Mais il y a ici des us et coutumes qui valent largement les lois que l'on rencontre sur d'autres mondes. Mais en effet lorsque l'on se retrouve entre gens compréhensif et raisonnable il y a toujours moyen de s'arranger. La location pour un vaisseau de cette catégorie est de 50 crédits la journée ou 300 la semaine. De plus ceci comprend le service d'entretien et la protection de votre appareil. Notre protection s'étend d'ailleurs aux 40 étages supérieurs de cette tour, ainsi que des 3 autres qui y attenantes. Est-ce que ceci vous convient ? Faisons nous affaire ?"

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L'individu fut un peu surpris par l'apparition du Defel qu'il n'avait manifestement pas remarqué, ajouta après un temps.

"C'est ok, pour nous. De toute façon le vaisseau risque pas de s'envoler avec mes gars autour pour le protéger. Je me nomme IAVUS, comme vous l'avez remarqué l'on fait partie du Gang des Pieuvres. Vous rencontrerez certainement quelques uns de mes gars dans le coin, indiquez leur que vous êtes en affaire avec moi, s'ils ne sont pas encore au courant. Et bien venu sur Nar Shaadda".

Les membres du gang manifestement satisfait de leur opération, quittèrent les lieux, deux d'entre eux demeurèrent toutefois en vue du hangar, afin d'assurer la protection.

Anadge, avant qu'il parte, remercia Iavus. Elle se tourna ensuite vers ses deux compagnons, et dit, après un soupir:

"Bon, ça, c'est fait. (elle marqua une pause) On a quatre jours avant que notre travail commence, soit le temps de faire un peu de... tourisme, et de récolter des informations. Que diriez-vous d'un petit tour à la cantina locale?"

Elle jeta quelques regards aux alentours, puis, s'engouffrant dans les couloirs, alla vers l'ascenceur principal, au centre de la tour. Là, elle appuya sur le bouton menant au sommet de l'immeuble, où se trouvait la cantina, en réalité un grand complexe comprenant bar, restaurant et jeux, avec vue panoramique sur la ville. Quand l'ascenceur s'arrêta enfin dans un bruit métallique, elle y entra résolument.

Anadge s'avança vers le comptoir, s'assit à un tabouret et regarda un instant ses deux compagons. Elle leur sourit, et parla d'un air désinvolte, comme s'il s'agissait d'une excursion à la mer.

"Je vous offre un verre? A manger? On est loin d'être pressés par le temps. "

La jeune fille appella donc le barman, commandant également une boisson sans alcool et un repas léger pour elle-même. Alors que l'homme se penchait pour les servir, elle lui dit, le regardant dans les yeux et prenant à peine soin de baisser sa voix, au cas ou ce qu'elle cherche se trouverait à proximité:

"Je cherche un représentant de l'Echange sur Nar Shaadda. Vous connaissez?"

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Le barman regarda Anadge en haussant un sourcil. Tout en continuant le service, il s'adressa tout d'abord à Jon, en lui tendant un verre étrange faisant plutôt penser à un shaker encore muni de son couvercle.

"M'sieur, l'alcool que vous désirez est extrêmement volatile, j'vous conseillerai d'éteindre votre cigarette. Il risque de vous pêtez à la gueule ce truc, et j'aime pas trop les incendies, si vous voyez c'que j'veux dire."

Il poursuivit son service s'éloignant toutefois rapidement du Defel, il s'adressa à Anadge:

"Ben, j'sais pas ce qu'une jeune dame comme vous veux faire avec l'Échange, mais si vous y tenez vraiment ils possèdent un quartier à quelques kilomètres d'ici, c'est impossible à rater, c'est la Compagnie Dokka. Toutefois méfiez vous, ils sont un peu sur les nerfs ces temps ci. Des soucis, avec la concurrence je crois."

Anadge acquiesca d'un signe de tête, enfournant une fourchette richement chargée dans sa bouche. Elle mangea vite, et quelques minutes plus tard, se tourna sur son tabouret pour faire face à ses deux compagnons, un léger sourire aux lèvres:

"Vous êtes libres. Je m'occuperai du reste de la préparation, si ca vous dérange pas. Quelques petites affaires à régler..."

Anadge finit son verre rapidement, et passa entre Jon et Jim pour sortir, les saluant et leur conseillant de ne pas s'entre-tuer en son absence. Elle prit à nouveau l'ascenceur, traversa une passerelle pour passer dans l'immeuble adjacent, à l'étage d'un relais pour trains magnétiques. Elle pénétra dans l'un de ceux-ci après avoir payé sa place dans la foule environnante, et, s'accrochant à l'une des barres verticales du train bondé, attendit dans un équilibre vacillant que le véhicule fasse son arrêt au quartier de la Compagnie Dokka.

Encore quelques passerelles suspendues dans l'air et entourées des sifflements des appareils qui les contournaient. Elle referma son col, jetant un regard sur la ville, les cheveux soulevés et mélangés par un brusque coup de vent. Devant, une grande enseigne lumineuse indiquait l'acceuil de la corporation, et elle entra dans un hall de taille moyenne, pour se diriger vers la réception, et interpella l'employée de service.

"Je voudrais parler à un responsable. C'est pour une affaire... Privée."

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Le réceptionniste, qui chose étonnante n'était pas un droïde, releva lentement la tête. L'individu semblait totalement apathique, il dévisagea Anadge avant de répliquer d'une voix monocorde.

"Un responsable de quel département, madame ou mademoiselle ? Comptabilité, Finance, Transport, Informatique, Production, Administration, Espionnage, Personnel, Pharmaceutique, Sécurité ou Commercial ?"

Quelques clients, et employés de la corporation entraient et sortaient des divers ascenseurs, et bureaux dans un ballet réglé. Anadge remarqua aisément le personnel de la sécurité qui surveillait l'accès à l'entrée, leur équipement n'avait rien à envier aux meilleures unités de l'armée de la République.

Anadge eut un sourire, et dit, après avoir jeté un regard sur les gardes:

"Mademoiselle. Non, ce serait plutôt le département... Comment dire? Echange."

Elle l'avait regardé dans les yeux pour prononcer le dernier mot, sans, visiblement, perdre son sang froid.

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Le réceptionniste regarda Anadge de ses yeux bovins, et poursuivit tout aussi apathique:

"Mademoiselle, l'Échange possède également de nombreux départements, sans plus de précisions je suis incapable de vous dirigez vers la personne concernée. S'agit-il du département Extorsion, Assassinat, Armement, Stupéfiant, Recel, Piraterie, Corruption, Cambriolage, Enlèvement, Détournement, Blanchissement, Mercenariat, Garde du Corps ?"

La jeune fille ne put retenir un petit rire.

"Vos activités couvrent tous les domaines, je vois."

Elle réfléchit un instant avant de continuer.

"Etant donné ma mission consistant à ramener un objet "emprunté", je suppose que ça doit être recel, ou cambriolage."

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Un très bref éclair d'intelligence passa dans les yeux du réceptionniste, mais ne trouvant probablement aucun lieu où s'installé, il poursuivit son chemin. Il répondit tout de même:

"Votre mission ? Pourquoi ne pas avoir commencé par m'indiquer que vous étiez une Missionnée ? Comment voulez vous que l'on s'en sorte si chacun fait ce qu'il veut, sans respecter les consignes. Nous employons plus de 500 000 indépendants, faîtes un effort mademoiselle. Bien, vous êtes missionnée, indiquez moi simplement le nom de notre agent qui vous a engagé et tout sera beaucoup plus clair."

Anadge acquiesca d'un signe de tête, et commençait tout doucement à s'impatienter, s'exaspérer de cette réceptionniste stupide.

"Une dévaronienne... (elle réfléchit un instant) Ariaka. Akaria Devaril."

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Le réceptionniste chercha un instant sur son ordinateur, puis sembla finalement trouver ce qu'il cherchait. Il changea légèrement de couleur prenant un teint cette fois blafard. Sembla un moment près de s'étouffer, puis parvint finalement à articuler:

"Mademoiselle, il n'y a aucun problème…, je vais immédiatement faire prévenir… monsieur Artannac qui à en charge cette affaire… Garde… veuillez accompagner cette jeune femme vers le Salon Bleu… Mademoiselle, suivez l'agent il va vous menez vers le Salon Bleu, où monsieur Artannac vous rejoindra d'ici quelques minutes."

L'un des cerbères vêtus de son armure lourde, s'approcha d'Anadge, et déclara d'une voie étonnamment calme et polie:

"Mademoiselle, si vous voulez bien me suivre."